Voyage en sciences humaines S3 et S5

Les sciences humaines et sociales sont trop souvent victimes de découpages disciplinaires abusifs, qui font perdre de vue l’unité profonde d’une démarche de compréhension globale des sociétés.

Cette UE voudrait montrer, à partir de thématiques choisies, la fécondité des rencontres méthodologiques et du comparatisme. Rassemblant des intervenants venus de l’anthropologie, de la sociologie, de la psychologie, de l’histoire, elle fera, avec rigueur et inventivité, voyager entre questions et approches et invitera à ce que l’Université peut offrir de meilleur : le dépaysement intellectuel.

Thèmes du semestre :

Genre et sexualités (A. Fossier, 12 h)

Le genre, qui désigne l’identité sexuée d’un individu résultant de processus socio-culturels, est devenu, en sciences humaines, une catégorie d’analyse à la fois descriptive et explicative, incontournable. Il n’est plus possible pour les historien.nes d’ignorer cette dimension essentielle des rapports sociaux, entre hommes et femmes notamment, mais aussi entre personnes du même sexe. On examinera plus particulièrement, dans ce cours, la place de la sexualité dans l’histoire du patriarcat en Occident.

Le populaire, objet des SHS (V. Chambarlhac, 6 h).

Que désigne l’épithète populaire, si ce n’est l’apposition d’une forme de distinction, sinon de clôture à l’intérieur d’un espace social et / ou politique, intellectuel, plus vaste – au hasard, les bibliothèques, le théâtre, l’histoire, l’art, le patrimoine, la littérature – jusqu’aux interrogations sur la culture populaire trop souvent rabattue sur la culture du pauvre Pour les historiens, notamment, le débat s’est noué à l’orée de la décennie 1970, autour de l’histoire du livre et de la lecture, voie d’accès au populaire. Depuis l’épistémologie qui pourrait s’appliquer à cette adjectivation demeure marginale, si ce n’est dans les dernières livraisons de revues historiques interrogeant l’histoire populaire comme genre.

La vie des affects (JC Marcel, 6 h)

On examinera, dans ce cours, à l’aide d’exemples empruntés notamment aux sociétés archaïques, en quoi les émotions et leur expression ont un cadre social. C’est, en effet, « la société » qui nous dit quand, comment, avec quelle intensité, exprimer tel ou tel sentiment (par ex. le deuil, la crainte et le respect face à sa belle-mère…)

L'UE est ouverte à tou.te.s les étudiant.e.s de L 3, et aux étudiant.e.s de L 2 des UFR SH et Lettres. On ne peut reprendre l'UE en L 3 si on l'a déjà suivie en L 2 sur le même semestre.